Les visites domiciliaires, c’est sans prévenir et n’importe quand !
Je m’appelle madame P. et je suis en revenu d’intégration. Ce 8 février 2017, à 8 heures le matin, j’ai reçu la visite de mon assistant social. Je n’étais pas chez moi, simplement parti tôt pour laver mon linge chez quelqu’un qui a une machine. Dans mon garni, pas d’espace suffisant pour placer une lessiveuse.
Du coup, l’assistant social m’a laissé un avis dans ma boîte aux lettres : “Je suis passé(e) chez vous ce 08/02/2017 à 8 h 00. Ne vous ayant pas trouvé (e) , je souhaiterais que vous preniez contact avec moi ce jour par téléphone au …. Agréez madame P., mes salutations distinguées” Suivent le nom de l’assistant social et sa signature.
Quand je suis rentré chez moi et que j’ai trouvé ce mot, j’ai paniqué. Mon revenu serait-il mis en question si je ne téléphonais pas le jour même à mon CPAS ? Je n’avais plus de crédit sur son GSM, plus d’argent pour me payer un trajet en bus. J’ai dû faire plusieurs kilomètres à pied pour me rendre chez un ami afin de pouvoir téléphoner à l’assistant social.
Je trouve que les décisions politiques prises ces dernières années et qui amènent les CPAS à traquer les bénéficiaires de l’aide sociale forcément supposés être des tricheurs en puissance, sont injustes. Ces CPAS n’ont-ils vraiment aucune marge de manœuvre pour pratiquer autre chose que ce contrôle social qui atteint à notre vie privée et à nos libertés individuelles ? Psychologiquement et humainement insupportable alors que j’ai tant de difficultés à surmonter tous les jours.
Bernadette Schaeck est intervenue au nom de l’association de défense des Allocataires sociaux (aDAS) lors de la Commission des affaires sociales sur la situation du CPAS d’Anderlectht le 27/11/24…